LE PROJET

Entre interdictions et opportunités: L'avenir du vieux bâtiment dans la zone protégée

L'ancien bâtiment de plus de 500 m2 a été vendu en lot en 2021, dans le cadre d'une transaction englobant également la vente d'un centre de vacances voisin, distant de 300 mètres, ainsi que de nombreuses parcelles, toutes situées en zone naturelle, totalisant plus de 12 hectares.

Avant l'achat, le maire de la commune a clairement informé l'acheteur que seul le grand centre de vacances pouvait être réhabilité, étant donné qu'il se trouvait dans une zone STECAL (Secteur de Taille Et de Capacité d'Accueil Limitée) à vocation touristique ou d'intérêt collectif, comme stipulé dans le Plan Local d'Urbanisme (PLU).

En revanche, le vieux bâtiment et les autres parcelles se trouvaient en zone naturelle protégée, et le maire a explicitement indiqué à l'acheteur qu'il ne pouvait rien entreprendre à leur sujet.

Résistance locale et enjeux écologiques

Étant situé dans une zone naturelle à préserver, l'idée générale était que le Plan Local d'Urbanisme (PLU) suffirait à préserver le bâtiment d'une éventuelle utilisation à des fins commerciales ou touristiques. L'atout touristique de la commune réside dans le caractère authentique et sauvage de ses paysages. Cela va à l'encontre de projets touristiques dans les zones protégées.

La récente tentative de réaffectation de ce bâtiment pour un usage commercial sous la forme d'un centre de vacances a suscité par conséquent une vive opposition de la part des communautés locales et des associations de protection de l'environnement.

Projet détourné

Malgré ces directives claires, l'acheteur a déposé deux demandes de rénovation de centre de vacances en 2022 : une pour le grand centre de vacances et une pour le vieux bâtiment. La demande concernant le grand centre de vacances a été approuvée car il était situé dans une zone prévue à cet effet. En revanche, la seconde demande, portant sur le vieux bâtiment, a été rejetée parce qu'il se situe en zone N et que l'usage initial du bâtiment n'a pas été prouvé.

L'acquéreur a clairement modifié son projet initial et focalisé son intention sur la rénovation du vieux bâtiment pour en faire un centre de vacances. Construit dans les années 1959-1960, cet édifice a accueilli des colonies de vacances du patronage Vianney dans les années 60, ainsi que des retraites de communions, avant de progressivement tomber en désuétude. Dès 1970,le patronage Vianney n'a plus utilisé ce bâtiment .En 1971, il a été acquis par la CAF du Val-de-Marne, qui l'a utilisé par la suite comme local technique de stockage. Depuis plus de 15 ans, ce local est laissé à l'abandon.

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Quand l'urbanisme défie la préservation de l'environnement

La question de la rénovation du bâtiment, qui était autrefois une colonie de vacances dans les années 60, se pose avec une acuité particulière face aux profondes différences entre les deux époques.

Dans les années 60, les règles d'urbanisme telles que le Plan Local d'Urbanisme (PLU créé en 2000) ou son prédécesseur, le Plan d'Occupation des Sols (POS en 1967), n'existaient pas encore. Les considérations environnementales telles que la préservation des zones naturelles, des zones humides, ou même les préoccupations concernant la disparition de la biodiversité, n'étaient pas encore des enjeux majeurs.

Face à ces évolutions sociétales et environnementales, se pose la question de la pertinence de transposer une utilisation datant de six décennies à une époque où les normes et les préoccupations ont considérablement changé.

Dans ce contexte, faut-il privilégier le droit de l'urbanisme, avec son regard rétrospectif sur l'utilisation du bâtiment, ou doit-on accorder une priorité absolue au droit de l'environnement, indispensable à la préservation de la biodiversité et fondamentale pour notre avenir ?

S'opposer à ce centre de vacances dans une zone naturelle protégée favorisera un tourisme responsable respectueux de l'environnement. Respecter l'environnement, c'est le préserver.